Les concepts fondamentaux de la Franc Maçonnerie

La compréhension du fonctionnement de la franc-maçonnerie moderne nécessite que soient précisés certains concepts maçonniques qui, bien que n’ayant pas toujours une définition uniformément admise par tous, sont à la base des alliances tout autant que des conflits entre les différentes obédiences.

Loges, Obédiences et Rites maçonniques

Les loges maçonniques existaient avant les obédiences. Elles seules disposent du pouvoir d’initier de nouveaux membres. Une loge regroupe typiquement une quarantaine de francs-maçons actifs, bien qu’il existe parfois quelques loges particulières dont l’effectif peut se chiffrer à plusieurs centaines. En général, chaque loge reste libre du choix de son président (le Vénérable), qu’elle élit chaque année, des sujets que ses membres souhaitent étudier, ainsi que des éventuelles actions extérieures, caritatives et/ou sociétales, qu’elle souhaite mener.


Les loges maçonniques se regroupent le plus souvent en « obédiences maçonniques », généralement appelées « grandes loges » ou, plus rarement, « grands orients ». En se fédérant ainsi, les loges regroupent leurs forces, notamment en ce qui concerne les questions matérielles (financement et gestion de leurs locaux), rituelles (harmonisation des cérémonies) et d’intervisité (les membres d’une loge peuvent habituellement fréquenter en visiteurs toutes les autres loges d’une même fédération). Il arrive aussi — surtout en France, beaucoup plus rarement dans les autres pays — que les obédiences maçonniques agissent ou s’expriment publiquement au nom de l’ensemble des loges qui les composent.

Le regroupement des loges en obédiences maçonniques, apparu pour la première fois en Angleterre en juin 1717. Il marqua le début de la franc-maçonnerie moderne, dite « spéculative ». Il s’accompagne d’une relative perte de liberté de chacune des loges ainsi fédérées, puisqu’elles acceptent de se conformer aux règles particulières de leur fédérations (« constitutions » et règlements), dont le premier exemple historique fut les Constitutions d’Anderson de 1723. Toutefois, les loges restent habituellement jalouses de leur marge de liberté et il n’est pas rare, au sein d’une même obédience maçonnique, que se côtoient des loges dont les programmes de travail, les actions et les compositions sociologiques sont très différents les uns des autres.

Enfin, un rite maçonnique est un ensemble relativement homogène de rituels maçonniques. Un même rite maçonnique peut être utilisé par des obédiences maçonniques rivales et certaines obédiences maçonniques fédèrent des loges qui pratiquent différents rites maçonniques. Il arrive aussi parfois, bien que beaucoup plus rarement, qu’une seule et même loge pratique successivement différents rites maçonniques. Un Rite est une structure initiatique très précise, ciselée au cours des siècles par de sages initiés et qui a pour but d’aider le maçon à se développer sur tous les plans, moral, éthique, social, mais surtout spirituel.


Atteindre ce que les Grecs appelaient avec Socrate et Platon « l’état de sagesse », ce que les chrétiens appellent « l’illumination », ce que les Japonais appellent « le Satori », ce que les Hindous appellent « la Réalisation spirituelle », tel est le but premier et fondamental de toute Maçonnerie, même si certains ont tendance à oublier – ou oublient carrément ce dernier point, confondant « religion » et « spiritualité », ou confondant « cléricalisme » et « religion ».

Tous les francs-maçons cependant, étant fondamentalement des hommes et des femmes libres et tolérants, se considèrent comme des Frères et des Sœurs et acceptent que chacun cultive ses propres convictions et suive son propre chemin spirituel. Les Francs-Maçons sont, par essence, opposés à tout dogmatisme, quel qu’il soit.